En Marge de l'Actualité N° 41 - 12 Octobre 2011

Publié le par Mission Catholique

« Que se passe-t-il en Syrie ? »

 

Mgr. Hubert Coppenrath, archevêque émérite

 

En ce moment, nos medias nous entretiennent souvent de la Syrie. Il n'est pas difficile de deviner le camp qu'ils ont choisi. Entre le sanguinaire Bachar-el-Assad et les partisans de la démocratie qui se font massacrer alors qu'ils manifestent pacifiquement, il n'y a pas à hésiter. Volons tous au secours des insurgés !

L'ennui c'est que les renseignements qui nous parviennent par un autre canal que les agences de presse révèlent une situation beaucoup moins claire. Certes Bachar-el-Assad est à peine moins antipathique que le fameux Saddam Hussein, par contre ceux qui ne sont pas directement impliqués dans le conflit se plaignent encore plus des soi-disant démocrates pacifiques que des troupes régulières. Les insurgés sont souvent lourdement armés et il faut leur imputer des pillages, des meurtres, des viols. Si Bachar-el-Assad tient encore, c'est qu'il a derrière lui une partie notable de la population qui ne se fait pas d'illusion sur la démocratie qu'on leur promet. Si Bachar-el-Assad disparaît, et avec lui le dernier régime laïc de la région, il y a toutes les chances de voir se reproduire ici ce que l'on voit en Irak : des rivalité sanglantes entre les factions religieuses : Sunnites d'un côté, et de l'autre côté les Chiites et les autres minorité religieuses, Alaouites et Druzes en particulier.

Les medias s'étendent longuement sur les déserteurs qui sont poursuivis par les militaires restés fidèles au président et il est sans doute vrai qu'une partie de l'armée a fait défection, mais des observateurs nous disent qu'ils voient surtout des insurgés revêtus des uniformes militaires qu'ils ont trouvés dans un arsenal de l'armée tombé entre leurs mains. Voilà qui est bien embarrassant et s'il faut souhaiter des réformes démocratiques, on se demande s'il faut vraiment que Bachar-el-Assad disparaisse le plus vite possible.

En tous cas, ce qui est clair c'est que nos medias nous renseignent mal. Qui a intérêt à nous désinformer ? Je ne saurais le dire, mais cet exemple particulier nous montre qu'il faut se méfier des informations que les journalistes reçoivent des agences de presse.

+ H.C.

Publié dans Église locale

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