En Marge de l'Actualité N° 43 - 26 Octobre 2011

Publié le par Mission Catholique

« La semaine missionnaire et la rencontre d'Assise »

 

Mgr. Hubert Coppenrath, archevêque émérite


Il n'est pas rare d'entendre accuser les religions d'être un facteur de divisions et de discordes. Cette accusation ne doit pas être prise à la légère car les religions, et le christianisme en particulier, ont un aspect conquérant. En effet, Jésus avant de quitter ses disciples leur a donné comme mission : "De toutes les nations faites des disciples" (Mat. 28/19). Cet aspect missionnaire dérange les autres croyants surtout les musulmans qui sont dotés d'un fort esprit conquérant. Jésus lui-même n'a-t-il pas dit : "Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non je vous le dis, mais plutôt la division." (Luc 12/51).    

Cependant Jésus a aussi prêché à ses disciples l'amour et le respect des hommes ; sans abandonner son devoir missionnaire, le christianisme doit aussi être une force d'union et de paix. C'est la raison pour laquelle, il y a 25 ans, le Pape Jean-Paul II a estimé qu'il était de son devoir de prendre l'initiative d'une manifestation spectaculaire en faveur de la paix dans le monde. Il a pensé qu'il trouverait aussi dans les autres religions des hommes qui pensent que Dieu est un Dieu de paix. Il a donc invité à Assise des représentants de toutes les confessions chrétiennes et de toutes les autres religions pour prier pour la paix. En raison de la diversité des langues et des manières de prier, il n'était pas possible que tous prient ensemble, mais tous ont prié au même moment dans des locaux différents.
Ceux qui ont accusé le Pape d'oublier le caractère missionnaire de l'Église et de laisser croire que toutes les religions ont la même valeur, lui ont fait un mauvais procès.
Le 27 octobre prochain, le Pape Benoît XVI va renouveler ce geste, toujours à Assise, alors que le dimanche 23 octobre s'est achevée la semaine missionnaire mondiale. Ces deux célébrations ne sont pas antinomiques : l'Église ne peut s'arrêter de faire connaître et aimer Jésus, mais elle ne fait pas de prosélytisme : elle annonce Jésus, elle témoigne de Jésus, elle prie et laisse agir le Saint-Esprit, seul convertisseur des cœurs. En même temps, elle s'efforce de développer la civilisation de l'amour, elle va donc à la rencontre de tous ceux, croyants ou incroyants, qui souhaitent que les relations entre les hommes soient des relations de paix et d'amour.
Ici, en Polynésie, beaucoup parmi les Catholiques ont oublié leur baptême, le chemin de l'église et souvent les commandements de Dieu, beaucoup aussi se laissent séduire par les plaisirs empoisonnés : l'alcool, la drogue, la dépravation sexuelle qui laissent le malheur derrière eux. Beaucoup vivent privés du bonheur de connaître Jésus et de l'aimer. Nous n'avons  donc pas besoin d'aller loin pour remplir notre devoir missionnaire. Mais il y a aussi beaucoup de facteurs de division et de tensions sociales : la politique, le partage des terres … La division et les tensions, qu'elles soient familiales ou sociales, ne rendent pas les gens heureux. Les Chrétiens doivent donc s'efforcer d'être des faiseurs de paix et d'unité.

 + H.C.

Publié dans Église locale

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article